Histoire et patrimoine de la région entre Cerniaz et Villarts-Bramard
Avant la fusion de 2011, l’histoire des communes formant Valbroye se coupe et recoupe au fil des siècles.
Granges-près-Marnand
Granges-près-Marnand, aussi connu sous l’appellation Granges, remonte à l’époque romaine avec la présence de villas. Au Moyen-Âge, la commune est gérée par les instances religieuses de Lausanne et de Payerne.
Comme les autres localités de la région, Granges-près-Marnand intègre le baillage de Moudon sous la tutelle de la seigneurie de Villarzel.
Son patrimoine repose sur l’église Notre-Dame du 13e-14e siècle. Elle s’inscrit à la paroisse regroupant également Marnand, Sassel, Trey, Henniez, Villarzel, Sédeilles et Rossens.
En 1734, les trois dernières communes se séparent du cercle paroissial. Le financement de l’entretien de l’église et du pont repose alors sur les autres localités.
Cerniaz (VD)
La commune s’étend dès le Moyen-Âge sur un secteur englobant le village du même nom et le hameau de la Morettaz. Elle appartient à la châtellenie de Villarzel qui réponde de l’Évêché de Lausanne.
Dès 1536, Cerniaz passe aux mains des bernois et est administré par les baillis de Moudon, avant de se rattacher dès la révolution vaudoise au district de Payerne.
Combremont-le-Grand
Apparaissant dans les textes anciens, la commune et son village est liée à la famille seigneuriale de Combremont. Au 16e siècle, la commune passe sous l’autorité des d’Avenches, des d’Estavayer, des Mestral puis des Mayor.
À la conquête bernoise, Combremont-le-Grand ne repose plus sur une seule administration. Une majorité de son territoire dépend du baillage moudonnois bernois, tandis que le reste appartient au canton de Fribourg.
Le village peut s’enorgueillir d’un témoin de l’histoire régionale : le château de Combremont-le-Grand. De nos jours, il ne reste aucune trace du château médiéval. L’édifice actuel possède une tour portière comprenant les armoiries des propriétaires (Mestral et famille von Erlach).
Combremont-le-Petit
La commune possède une histoire liée à Combremont-le-Grand, dont elle partage le nom. Combremont-le-Petit se rattache au 15e siècle au territoire des comtes de Savoie.
Pendant toute la période bernoise, la commune est du nombre des localités formant le baillage de Moudon. Entre 1553 et 1630, l’administration des lieux est aux mains des Mestral de Combremont-le-Grand. Toutefois, une affaire de sorcellerie erronée entraine un retour au gouvernement bernois.
Le village se démarque des autres de Valbroye par la publication d’almanachs célèbres par les astrologues Aigroz d’une part, et par la présence de sa fromagerie traditionnelle artisanale.
Marnand
Marnand relève à l’époque médiévale des Villarzel, avant de dépendre de la famille des Loys. La commune devient sous la domination bernoise la propriété du bailli Jean Müller de Berne, puis des Thormann et Notz.
L’emplacement du village traduit un fort transit sur l’ancienne route de Berne, résultant sur la création d’un relais très actif durant une grande partie du 19e siècle.
Le château installé en hauteur évoque le pan d’histoire bernoise de la commune. Édifiée par les descendants de Jean Müller, la charmante demeure du 17e siècle se convertie en 1890 en internat pour jeunes filles.
Sassel
La commune de Sassel se rattache à l’origine à l’administration abbatiale de Payerne, à l’exception d’une petite enclave de l’Évêché de Lausanne dans le village.
Entre 1536 et 1798, Sassel appartient au baillage de Payerne implantant une cour de justice en son centre.
Le village s’inscrit à cette période dans un vaste système d’alarme dans la vallée. Un signal est édifié en marge du village, pouvant être allumé en cas d’attaque ou de sinistre.
Seigneux
Seigneux apparait au 13e siècle après le rachat du territoire communal par l’évêque Guillaume d’Ecublens auprès de la famille de Dompierre. Cette dernière conserve un pan du village, remis par la suite aux mains des Estavayer.
La commune relève de la châtellenie de Lucens, au même titre que les anciennes localités formant actuellement la commune de Lucens. Sous la domination bernoise, Seigneux intègre le baillage moudonnois.
Le village de Seigneux obtient une renommée régionale au 19e siècle par le biais d’un fait divers sanglant : l’exécution de la dernière condamnée du canton de Vaud, Marie Marguerite Durussel (en conséquence d’incendie mortel).
Le développement du hameau de Treize-Cantons, associé au village dans la commune, s’intensifie au 20e siècle autour de l’industrie.
Villars-Bramard
Déjà à l’époque romaine, le territoire de Villars-Bramard présente des traces d’habitations romaines. Le village se développe concrètement au Moyen-Âge, sous l’autorité des Villarzel et des évêques de Lausanne.
Les terres de la commune sont soumises à l’impôt sur les céréales (froment, avoine) relevé par l’abbaye d’Hauterive.
Tout comme Cerniaz, Combremont-le-Grand, Combremont-le-Petit, Granges-près-Marnand et Seigneux, Villars-Bramard dépend entre 1536 et 1798 des baillis bernois installés à Moudon.
La commune englobe une carrière de molasse, active entre le 18e et le milieu du 20e siècle. Afin de conserver le paysage, elle a été transformée en réserve naturelle.